Existe-t-il des maux plus forts que dans le conte ?
Peut-on parler d’absence ou de vaine douleur ?
Pourquoi pars-tu galeux pis que laissé-pour compte,
Promenant le fardeau d’un nervi du malheur ?
L’homme qui te regarde,
Bel ami sans linceul,
Reste l’ultime garde
De celui qui meurt seul.
Sans couronne ni fleur, paria dans ton urne,
Toi qui de ton sourire aimait réconforter
Un moins triste pouilleux au regard taciturne,
Toi qui savais agir sans besoin d’exhorter.
L’homme qui t’accompagne,
Riche du souvenir,
Viendra vers ta campagne
Honorer son menhir.
À vouloir vivre libre on désespère l’Autre ;
Il ne te comprend pas, rumine son ennui,
Méprise tes talents de seigneur ou d’apôtre
Et se renferme sourd, aveugle dans sa nuit.
L’homme qui te salue,
Condamne le dédain ;
L’incrédule berlue
Est l’arme du bredin.
