ALMANACH VERMOT 1940 : LE MYSTÈRE DE LEICHARDT – F.ESTEBE

En 1938, l’explorateur Ludovic Leichardt partait pour reconnaître le grand fleuve Swan qui traverse le continent australien. Il était accompagné de cinq hommes blancs et de deux indigènes.

Les régions qu’il avait à parcourir étaient formées tantôt d’immenses espaces désertiques et tantôt de forêts épaisses dans lesquelles vivaient des tribus sauvages et cruelles.PUBLICITÉ

le 3 avril l’explorateur atteint le fortin Macpherson, sur le fleuve Coogan d’où, avant de se remettre en route, il écrivit une lettre. Désormais on n’aura plus de nouvelles de lui.

En 1851, on organisa une expédition pour partir à se recherche. On espérait que l’explorateur s’était perdu et qu’on parviendrait à le retrouver vivant, lui et ses compagnons de voyage.

Quelques indigènes rencontrés furent interrogés. Ils ne savaient rien ou fournissaient des réponses ambiguës. On découvrit en quatre endroits les traces du passage d’une petite caravane et ce fut tout.

L’expédition revint sur ses pas, persuadée que Ludovic Leichardt avait été massacré. En 1856, A.O Gregory organisa une nouvelle expédition. et put établir que des hommes blancs avaient campé pendant plusieurs jours à l’endroit où le fleuve Elsey Greel pénètre sur le territoire du Victoria.

​De plus certains indigènes possédaient des haches de fer, ce qui était tout à fait anormal car il ne se servent que d’une sorte de  » tomahawk  » constitué par un bâton de bois dur à l’extrémité duquel est fixé une pierre à arête tranchante. En dépit de son insistance, A.O Grégory ne put obtenir aucune précision concernant ces haches en fer.

Une troisième expédition, placée sous les ordres de lord Forrest, essaya, en 1869, de résoudre cette énigme. Elle parcourut 200 miles dans des régions que l’on croyait inexplorées jusque là. Lord Forrest obtint quelques indications concernant des hommes blancs aperçus jadis, mais elles étaient trop vagues pour permettre de croire en toute certitude qu’il s’agissait de la mission Leichardt.

Cependant lord Forrest emporte la conviction que ces indigènes avaient massacré les membres de la mission Leichardt et qu’ils se montraient réticents par peur d’être châtiés. Le mystère devait encore s’épaissir en 1890. Cette année-là, une autre expédition, dirigée par Davis Carnegie, partit dans le même but. A 150 miles au sud-est du territoire de Saint-Georges les explorateurs trouvèrent entre les mains des indigènes un étrier et une selle de cheval. Interrogés, les indigènes déclarèrent que ces objets leur avaient été offerts par des blancs de passage.

Carnegie ordonna de fouiller méticuleusement les cases des naturels et, dans l’une d’elles, on mit la main sur un fusil winchester. l’arme était rouillée, malgré cela on parvint à distinguer deux lettres : L.L Ludovic Leichardt. ce dernier est-il mort dans ce village ou était-il allé plus loin ?

A quarante-deux ans de distance les indigènes assurèrent que la mémoire leur faisait défaut. tout espoir de retrouver les traces de Leichardt était perdu et les recherches furent abandonnées définitivement.

Du moins on le croyait, car voici quelques mois on apprit qu’on avait découvert en plein désert, et précisément sur l’itinéraire que s’était fixé l’explorateur allemand des ossements humains.

Le gouvernement australien organisa aussitôt une nouvelle expédition pour aller les examiner. Une déception l’attendait : les prétendus ossements n’étaient que des formations calcaires ayant enrobé des racines d’arbres. Par contre la mission fit une découverte dans le sable que l’on fouilla : un penny datant de 1841 et une couronne anglaise au millésime de 1817.

Ces pièces perdues dans le désert avaient-elles appartenu à la mission Leichardt. On pouvait le supposer, mais non l’affirmer catégoriquement.

Le mystère de la disparition de l’explorateur reste à ce jour entier.

Almanach Vermot 1940 : Le mystère de Leichardt - F.Estebe

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