Si tu veux voler
Ecoute le gazouillis du silence
qui chante dans le nid d’une larme
quand celle-ci égoutte le sommeil
d’un oiseau
Tandis que l’ombre d’une fleur
dessine un océan sans fond
Tandis que l’étincelle du silex
époumone sa flamme lunaire
Je raccommode la cambrure d’une caresse
avec tes mains transparentes
si seulement elles tressent les cils du vent
que la fraîcheur de son chagrin ondule
Je continue à sculpter la houle du soupir
pour trouver une île sans sable
dans le rêve d’un palmier
qui déracine l’absence de tes lèvres
N’oublie pas que le bleu d’une voyelle enlace la couleur d’une consonne
quand elle démaquille le mascara de l’alphabet
J’imbibe la sève de l’écriture sur le linceul
de nos haleines pour qu’elles ennuagent le berceau des mots sur la page du souvenir
