Anna Maria Carulina Celli – J’ai un brou coriace

J’ai un brou coriace
Qui tatoue les doigts qui m’effleurent
Encre cendres et sang, je crie avec les mains
Cherchez moi sous la peur
Là où vous pensez me trouver
C’est un masque qui vous sourit
Rire des dents, peinture de tanins
Plus rien ne me touche

J’ai une coque brisée
Chargée de passagers clandestins
Tous exilés
Avec lesquels je voyage
De mers rouges en mer mortes
Quand je ferme ma porte
J’entends cogner des voix
Je ne veux plus parler

J’ai une noix dedans
Fendue en croix
A l’intérieur un labyrinthe de voies
Sans issue
Un palais de miroirs
La fractale de mon visage
Y réplique à l’infini l’étoile d’un œil noir
Je ne veux plus voir

Paix mais guerre
Dénoncent les augures
Des aigles de lumière
Ont bâti leur aire sur une blessure

Froide, muette et aveugle
A l’ombre de mon caveau glacé
J’affûte les épines, les pinces, les défenses
Contre la meule du passé
Et puis je me souviens, je délibère, je pense

Jour après jour
Sourde à l’appel de l’amour

Moon Champil

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