
La publicité est vieille comme le monde. De tous temps les hommes ont éprouvé le besoin de vanter les produits de leur fabrication, d’allécher la clientèle par des annonces.
Depuis qu’il existe des maisons et des rues, il existe des affiches ; à Athènes, elles étaient employées surtout à la publication des lois. Celles-ci étaient écrites sur des rouleaux de bois tournant sur un pivot.
A Rome, l’affichage servait à des usages plus variés ; il servait aussi à la publicité des lois et des décrets mais également à l’annonce des livres à vendre : à la publication des ventes aux enchères, etc…
On se plaint aujourd’hui de la publicité littéraire. Elle n’est pas nouvelle, car les libraires furent les premiers qui en usèrent dans la Rome antique. Lors de l’apparition d’un livre nouveau, ils en faisaient écrire le titre sur les devantures de leurs boutiques ou sur les colonnes destinées aux affiches.

Au Moyen-Âge, à une époque où rares étaient ceux qui savaient lire, le crieur public remplaça les affiches. Il allait de carrefour en carrefour, criant ses annonces en les accompagnant du son de la trompe.
C’est François 1er qui, le premier, décréta que ses ordonnances seraient écrites en grosses lettres sur un parchemin qui serait attaché à un tableau.
Pendant les guerres de religions et pendant la Ligue, les affiches devinrent de véritables satires : malgré les arrêts du Parlement, les puissances les plus élevées, les noms les plus grands furent souvent et malicieusement offerts à la risée publique.
C’est au XVIIe siècle que les affiches commencèrent à devenir à peu près ce qu’elles sont aujourd’hui ; les annonces commerciales et judiciaires furent affichées sur les murs. Et, encore une fois, les libraires de Rome montrèrent les premiers à user de ce procédé publicitaire. Il y eut même des abus. En 1686, une ordonnance fut rendue qui défendait » à toutes autres personnes qu’aux libraires de faire afficher des ouvrages nouveaux, soit qu’ils s’en disent les auteurs ou autrement « .

Le nombre des affiches ne tarda pas à augmenter considérablement et, en 1722, un arrêté décida qu’il y aurait 40 afficheurs pour la ville de Paris.
Depuis cette époque, mais est-il utile de le dire, ce nombre a toujours été en croissant. Les industriels, les commerçants, les magasins ne se contentant plus du papier et de l’imprimerie, ont utilisé la peinture tout d’abord sur les calicots, puis sur les murs. Des maisons de plusieurs étages sont entièrement recouvertes de placards.
Aujourd’hui, ce n’est plus seulement la peinture qui est employée, mais tous les moyens modernes que la science met à notre disposition : d’abord le gaz, puis l’électricité, le cinématographe, le phonographe, la radio, etc…
vendredi 13 octobre 1939