Serge Granjon : Cent ans en pays stéphanois et forézien- 1959



1959-Pour cap-tain Ad Hoc

Serge Granjon

Même si les pontois ne voyaient jamais les rambertes chargées de charbon sur la Loire, y restait ancré leur coeur de mariniers. mais non leur rancoeur en accueillant le  » Richelieu « , du nom d’un ministre-cardinal qui avait fait démanteler tout rempart dans leur voisine Saint-Rambert. C’était un cuirassé, réduit au 1/100e par un Stéphanois, ex quartier-maître.

L’escortaient une vedette lance-torpilles, un sous-matin, un contre-torpilleur qui envahirent les vitrines de saint-Just. Ce fut le seul exil d’une armada dont l’essentiel restait à Saint-Etienne. Un authentique sous-marin de poche de la dernière guerre fit surface sur la place Jean Jaurès, le tribun pacifique.

Le reste de l’escradre mouilla dans une rade inatendue : la grande salle du musée. L’Amicale des anciens cols bleus organisa l’exposition, digne d’une galerie du Palais de Chaillot, avec des modèles réduits de tous temps, gabarits et tonnages, du drakkar au bathyscaphe.

Des plages, n’évoquant pas le débarquement, sinon celui des touristes, furent aménagées à Aurec et Semène, pour recréer l’aimable vallée qui n’avait pas survécu au barrage de Grangent. Mais la palme ( plutôt de caoutchouc ) revint à Saint-Victor : le Touring-Club de Saint-Etienne y aurait une base de yachting privé. le but premier était de former les jeunes à la navigation.

Le jour de l’inauguration, des voiliers partirent récupérer cinquante ballons porteurs de bons d’achat. Ce fut pour certains une pêche quasi miraculeuse, et pour tous un beau chassé-croisé.

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