Pourquoi dormir alors que je peux écouter le vent déclarer la guerre au silence.
Dans la cendre de mes cigarettes je distingue le visage d’une femme.
Elle a le visage fin, les cheveux longs et la beauté du diable. Sa crinière tombe largement sur ses épaules, recouvre sa poitrine….C’est une femme sans corps, c’est une femme sans cœur. Comment greffer un cœur à des cendres, à l’imaginaire, à l’improbable…au vent!!! C’est une fille du vent, une ombre passagère sur le tableau de la nuit. Un morceau de folie tombé je ne sais d’où, un signe peut-être, un avertissement, un complot entre un ange et le diable. Une sournoiserie de l’enfance, un reste de liqueur tombé d’une intraveineuse pleine de rêveries où le cœur sabre la raison, où il fait bon s’asseoir un temps comme sous un préau pour s’abriter de la pluie, des enfants qui jouent trop fort, du brouhaha des bagnoles, des tondeuses à gazon qui shootent dans mes dimanches rescapés des calendriers….
L’impalpable me tient éveillée et je suis là debout, face à moi-même à regarder le vent me traverser, « Petite poète banlieusarde de la nuit!!! »
…et je ne suis pas encore au plus fort du vent.
