Rien ne s’efface totalement à jamais ;
Pierres humides, transpirantes, herbes mortes,
Des espaces vides, des espaces épais,
La chaleur des étés, les hivers, les cloportes.
Tentures et rideaux délavés sont tirés,
Portes et fenêtres verrouillées sûrement ;
J’entends déjà ses pas, son souffle saccadé,
Transie, la peur d’un éternel commencement.
Marquée d’âpres épines, d’amères souffrances,
L’enveloppe meurtrie, larmes et sang mêlés,
Récurrentes saisons sans aucunes nuances.
Les débris d’une pauvre poupée, en morceaux,
Le cœur, le destin fendus, un chiffon souillé,
Par une honte, le silence, un noir pourceau.
« Immuables saisons », extrait de « L’audace des saisons », publié en 2023 aux Editions du Net.
