Tu penses la vie comme un confetti
un minuscule disque coloré
bleu jaune rose vert
pastel
vif
ou mort
sirènes cyniques
chimères emphigouriques
à la merci de rêves gamés
gammés
et leurs gens
d’arme à nain
de jardin
quadisés
cervelles d’argile
plombées
craquelées
cœurs poussiéreux
étriqués
pupilles dilatées
chakras renversés
Et moi je dépense
mon salaire en grève
à crier retraite
comme un général en déroute
le cul sur un banc
à regarder les goélands
gris-blancs
blanc-gris
j’ai même deux ailes dit un cormoran en deuil
à violenter le printemps
saouler la mer
faire monter les vœux en neige
gronder la rage l’écume aux lèvres
baiser le temps
sans consentement
masturber les vents
Manipulés les cumulonimbus pressés
n’éjaculent plus que du verbe mensonger
tout est à sec comme un puits factice où tu verses tes mots arsenic
tes lacrymots me noient dans cette mégabassine vide de sens
Vois là
Manu Militari
je ne suis rien
qu’un de tes pions
un de tes points
désarcencielisé
dans ce gigantesque
grotesque
carnaval
dont tu es le roi
Autobiopoèmes, Terres-Mères !