Rien Personne – Official vidéo


je n’en dirai pas plus sur les oiseaux les dents du fond oui vous
mes chers disparus sur le ventre et de n’importe où
quand le vent à force 10 vous ramène
vous le savez très bien et je ne vous l’apprends pas
certaines nuits sont blessantes dans nos bras
il y a une lumière basse et froide
une lumière qui brille un instant qui brille un instant toute une vie
c’est comme une étoile un soleil dans la chambre
vous le savez très bien et je ne vous l’apprends pas
il y a une route entre deux arbres
c’est la saison des amours et des roses noires
ce soir je n’ai pas envie d’écrire
peut-être est-ce la faute au silence
peut-être qu’il y a des dents cachées dans la chambre du fond
l’enfance on y retournera toujours pas vous
ce soir j’ai envie de faire l’amour avec ma mère
pour être un disparu un vent contraire
une sorte de route où la falaise
où la falaise s’écarte pour te laisser passer dans l’île
j’ai lavé l’herbe des chevaux j’ai lavé la maison
le sang du foetus à l’envers pour voir mon corps partir
l’enfant roi dans les décombres
j’ai lavé le verbe aimer à la craie blanche
j’ai lavé tous mes vêtements parce que c’est dimanche
j’aime pas les dimanches moi monsieur parce que je suis toute seule à la maison
j’ai posé du pain frais sur la table pour nourrir les insectes
des insectes comme des visages
des visages comme des insectes
des insectes dans le pain posé sur la table
j’écris le plus beau poème d’amour à une femme qui ne m’aime pas
j’écris que la merde coule plus vite que le sang quand le coeur bât
j’ai lavé ma bouche pour entrer dans la forêt
j’ai lavé mes dents avant de m’endormir
et j’ai rêvé d’un livre ouvert sur une page vide
j’ai rêvé d’un incendie sur une mer calme
j’ai rêvé pour que la falaise s’écarte
c’était le rêve c’était le rêve extraordinaire des enfants morts
dans la danse bleue arc en ciel des papillons
pour aller à l’autre bout du monde
et pour aller à l’autre bout du monde
qu’est-ce qu’on n’aurait pas fait
un palais avec de la poussière des longues lignes droites
des routes spectaculaires et si l’on partait
pour ne plus jamais se perdre
est-ce que tu viendras un jour pour aller à l’autre bout du monde
à l’autre bout du monde il y a une gare où tu n’iras jamais
des trains par centaine des trains têtes à culs dans un tunnel en feu
et le soleil qui n’en peut plus de tomber comme ça bien au milieu
dans la danse éphémère des papillons
maman la mer est trop salée pour tes cheveux
le berceau des flammes et de l’enfant dieu
le métal et pas des fleurs en plastiques
je veux chanter sur une bande magnétique le garçon
le garçon qui voulait me voir nue entre ses doigts
pour me toucher la nuque avec ses lèvres en papier
des agrafes pour caresser la peau
des agrafes pour mettre des fleurs dans la maison
se laver se laver jusqu’à ce que les murs tombent un jour
se laver dans tes mains pour y mettre tout le corps
des agrafes pour écrire des phrases que personne ne lira
tu écriras mon nom dans les étoiles
tu diras à mon père que je n’ai rien oublié
ni le sel qui a coupé la mer en deux
ni la cendre sur des lèvres toutes bleues
il faisait froid sur les bêtes qui attendaient leur tour
ni le sel ni le chemin des larmes pour boire dans tes yeux
tu écriras le livre de ma pisse et de mon sang
tu écriras mon nom sur la liste rouge des putes
qui n’ont aimé qu’une seule femme avant toi
la peau des hommes allait tout droit dans le ciel
tout droit pour chasser les nuages tout droit pour disparaître
il nous faut de la viande et des miettes
du silence pour remplir et colmater les brèches
et ta bouche et ta bouche pour embrasser
mes dents sur le cadavre des adieux

MARGIE PIGNATARO
Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s