Tu disais que ce serait ma dernière gare
ma dernière guerre
inégal combat d’un david contre ses propres démons
et ce mal qui ronge ma mémoire
à descendre au-delà du terminus
à me perdre dans le dépôt putride et ses odeurs de fluides
Restent entre la froidure des souvenirs dérobés
et les amours fantômes
un éclair de lune
à la déchirure d’un nuage noctilucent
de nouveau la noirceur
du ciel et de ton regard
de mon humeur vireuse
les effluves des antres noctambuleuses
Sous la verrière rouillée
personne ne t’accompagne pour un adieu
on ne va pas quand même prendre un ticket de quai
même pas une chanson de Delerm à pleurer sur la mer
Voie D
comme départ
déveine
désamour
déchirure
de profundis
comme une danse désarticulée
comme douze mois de décembre
sans détour
sans dormir
une dernière fois
Autobiopoèmes, Les Couleurs de l’Hadès
