Un jour, un poème : Ludovic Richard – Je ne laisserai rien…

Je ne laisserai rien d’autre que des injures
Et des lettres sans tain gerbées sur un comptoir…
Je ne laisserai rien que l’ombre d’un trottoir
Gravée en un matin aux airs de sépulture !


Je dois être d’ailleurs, d’une époque en latence ;
D’un Monde agonisant sous ses contradictions…
Je ne laisserai rien que quelques addictions,
Semées sans vie, sans voix, sans la moindre importance.


C’est usant d’être seul parmi toutes ces ombres ;
Usant de se sentir veule et intelligent !
Putain que c’est crevant, putain que c’est rageant
De n’être que des mots au milieu des décombres…


Veines chargées de Nuit, de bassesses, d’angoisses
Et poème en sursis maquillé de pâleur !
Entre écrits et ennui ; entre rime et douleur,
Ma plume n’est qu’un leurre aux multiples préfaces…


Que c’est triste un cahier où fanent des histoires
Graves de n’être pas encore racontées ;
C’est sale la mémoire où règnent les huées…
Il doit être trop tard pour essayer de croire.


Je ne laisserai rien d’autre que des morsures
Sur les reins et les seins d’une aube sans miroir…
Je dois être d’ailleurs, d’un antique mouroir…
Putain que c’est usant la mort dans la voilure !

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