Tu vois, la radio, quand elle n’est pas réglée sur les chaînes infos, c’est con , très con, même si tu penses le contraire quand on te pose la question, parce que parfois ça te ramène loin derrière, dans ces parkings souterrains où tu prenais un ticket juste pour pouvoir pleurer un moment, dans le noir.
L’indifférence, c’est déjà l’air du temps, pour ça on ne paie pas. Putain comme ça fait mal à la gueule d’exister, par moments, pourquoi est-ce si compliqué que de vouloir simplement cohabiter, pas même d’avoir les mêmes projets, non, mais au moins se reconnaître d’un même sang ?
Et tendre des mains qui se referment toujours sur du vide.
Finalement, ceux qu’on appelle ses proches, ils sont souvent les plus loins, ceux qui tiennent le moins chaud, parfois ils ne font même plus de lumière, frères, enfants, famille.
Bordel tu claques un putain de coup de poing dans la conscience des gens et il n’en ressort que du silence. Cette forme de silence sans nom, cette solitude non assumée qui te colle des sueurs froides la nuit, et te fait claquer les dents, symptôme d’une fièvre venue de l’intérieur, comme ce cri des autres que tu n’entends jamais, ou alors quand il n’y a plus rien à faire.
Mais il se fait tard, comme chantait le grand Jacques, mémé aussi quand elle se remémorait sa jeunesse et trouvait son temps passé près de nous bien trop long pour qui a perdu son fils, j’ai assez pris de temps sur vos vies pour ne pas avoir la décence me retirer d’existences auxquelles j’impose mes mots.
Et puis, tu sais, je vais te faire un aveu, le paludisme de la solitude, c’est comme celui des tropiques, ça se vit seul sans se partager.
Juste les frissons et les tremblements qui te servent de liens.
C’est sans doute un début.
