Un jour, un poème : Patricia Ligouis fort -ÇA TOMBE SOUS L’SENS …



Ah l’amour !
L’amour qui chatouille le ventre et vous désarme.
Illumine le plus gris des jours et gonfle la poitrine
Comme une montgolfière
Flottant dans les airs.
L’amour
Qui vous laisse
Quand il s’en va
Semblable à un soufflé
Retombé dès la sortie du four.
Est-ce pour ça que l’on dit « tomber » amoureux ?
La chute est-elle contenue dans l’élévation ? Comme une inexorable gravité ?
Tout corps plongé dans cet état liquéfiant subit d’abord une poussée exercée du bas vers le haut puis finit lessivé ?
D’abord l’homme tombe à pic (…) et vous lui dîtes « Vous tombez bien, je suis libre ce soir… » et comme c’est un tombeur, vous tombez sous le charme (l’arbre ou le sort, les deux fonctionnent). A la tombée du jour, vous lui tombez dans les bras ou il tombe à vos genoux, c’est selon.
Tout cela descend irrémédiablement vers le bas dans notre belle langue française, comme le pantalon ou la chemise …
Je vous épargne le moment où vous tombez du placard, ulcérée d’être tombée dans le panneau, que vos amours tombent à l’eau…
Non, je ne peux m’y résoudre, l’amour ne peut s’accommoder d’un verbe aussi douloureux.
C’est pourquoi je lui préfère le verbe être : Être amoureux, c’est moins vertigineux.


Red love lock hanging on the bridge
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