Jacqueline Fischer – la révélation


Leur route à faire et toi fuyante
Au bord des dernières saisons
Tu files davantage
Malgré le vent et ton visage
Qui dément tes tristes oraisons
Et toi fuyante aux yeux si pâles
Tu nies tes pérégrinations
Leur vie à faire et toi mourante
Close au jeu des douces moissons
Toi moribonde toi trop sage
Tu criais tu avais raison
Adieu tu es partie petite
Ils t’ont vue et je t’ai laissée
Certains même ont voulu loucher
Dans l’échancrure de ton corsage
Leur route à faire toi divergente
Tu suivais le seul chemin
Où nul n’osa tendre la main
Toi différente et si semblable
Tu te repais de ton silence
Sous le masque de ta raison
Et des verres de rire qui se cassent
Marquent le seuil de ta maison
Tu pleures la demeure où tu grandis fugace
Et la soif et la faim ont creusé ta passion
Tu n’iras pas au nid où ton corps seul repose
Tu n’iras pas plus loin et tu fuiras toujours
Étrangère ta route à faire
A tourner au creux de ta main
Passagère distraite en ta joie simple et franche.
(dernier texte de Décadences- 1975)

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