
-Zeus a vraiment joué au con (est-ce qu ‘il a « joué », d’ailleurs ?). Avec le 49.3, il avait la certitude de faire passer sa réforme mais il aurait dû se douter que ça déclencherait un mouvement de grande ampleur et nettement plus violent qu’au début. C’est ce qu’on appelle avoir de l’intuition. Et si, au moins, il avait accepté de parler aux dirigeants syndicaux !

Reçue sur TF 1 le soir du 14 mars, Borne, accueillie quelques heures plus tôt par une Marseillaise agressive et des sifflets nourris à l’Assemblée, a eu l’audace de dire que l’hémicycle devait rester un lieu de débat. Après un passage en force, qui, on le sait, n’était pas sa décision ? C’est Dieu qui a ordonné. Que sa volonté soit faite ! Et que le fusible saute ! Apparemment pas tout de suite, il peut encore servir.
Les membres du gouvernement n’ont pourtant pas ménagé leur peine pour convaincre les LR de voter le texte. Coups de fil, promesses de subventions qui n’avaient rien à voir avec les retraites. Hélas, rien n’y a fait. Mais pourquoi un gouvernement qui n’est ni de droite ni de gauche a–il cherché à gagner les voix d’un seul parti : celui de droite ?
»Dans Paris, Paris dégoûtant,
Seuls les rats sont contents
Ils savent qu’ici les végans pas idiots
Les nourrissent qu’avec du bio »
-De qui ces paroles ? De Sardou ? Pas du tout ! De Pierre Perret, 88 balais, dans « Paris saccagé ». Certes, il n’a pas écrit cette chanson après le 49.3 mais elle trouve une résonance particulière avec la grève des éboueurs.
On dirait qu’il tient à ternir son image posthume, après le procès qu’il avait fait au JDD en 2009 : une journaliste l’avait alors accusé de démolir tonton Georges qui, selon lui, était jaloux et lui fermait la porte de l’impasse Florimont. En réalité, Brassens avait simplement besoin de tranquillité pour écrire et entendait ne pas être sans cesse dérangé. Ajoutons à la charge de Perret qu’après un faux départ dans la chanson interrompu par une méchante pleurésie, Brassens était le seul à l’avoir aidé financièrement.
»Quand je serai présidente », n’hésite pas à répéter Sœur du Cœur de Marine. N’est-ce pas trop tôt pour partir en campagne, quelque peu présomptueux ? On se souvient de Copé qui avait annoncé sa candidature pour 2017 au début du quinquennat de Pépère et qui, à la primaire de 2016, avait obtenu brillamment 0,3% des voix. Et puis, si elle est au deuxième tour, elle devra débattre et, pour vraiment réussir un débat, il vaut mieux avoir un programme. Dans la bouche de ses pensionnaires, comme Laure Lavalette, entendue sur FRANCE INTER le samedi 18 mars, on ramènera l’âge de départ à la retraite à 60 ans et on sait où trouver de l’argent. Certes mais de quelle manière ira-t-on le récupérer, ce pognon ? Mystère : un coup de baguette magique, sans doute ? D’autant que, coté pécuniaire, la mère supérieure n’a rien à envier aux autres partis : le FN ne vient-elle pas d’être condamné en appel à une prune de 250 000 euros pour la surfacturation de kits de campagne lors des législatives de 2012 ?
Et la discrétion de violette observée par le groupe FN à l’Assemblée ne peut-elle pas jouer contre lui ? Il ne suffit pas d’être au garde-à-vous pour gagner. Un parti d’opposition qui reste pratiquement muet pendant les débats ne devrait guère inciter à s’engager pour lui. Il ne suffit pas non plus d’ouvrir sa grande gueule lorsque les autres sont vent debout contre le 49.3. Et, pour finir, Bardella va peut-être se sentir pousser des ailes et lui faire subir le sort qu’elle-même a réservé naguère à son vieux.