Perdre la Tramontane

On emploie cette expression pour exprimer l’état d’un homme que déconcerte l’aspect des dangers ou la multiplicité des affaires. Bref, qui a perdu la tête, qui ne sait plus où il en est. Ce terme est emprunté à l’ancienne marine. Avant l’invention de la boussolee n 1362 , les pilotes n’avaient que les étoiles pour connaître la direction qu’ils devaient prendre dans leurs voyages. La plus remarquable était celle du Nord, que l’on appelle parfois la Tramontane (de l’italien tramontana stella «étoile d’au-delà des monts»). : la perdre c’était s’égarer à coup sûr sur les mers. Au sens figuré, l’expression s’emploie donc pour désigner les gens qui, dans une circonstance difficile, perdent leur aplomb et leur présence d’esprit.
Jeter le manche après la cognée.

Autrement dit s’abandonner, jouer son reste, agir en désespéré. Ce proverbe doit sans doute son origine à ce malheureux bûcheron qui, voyant que le fer de sa cognée, échappé du manche, était tombé dans une eau profonde, le tenant pour perdu et désespérant de jamais le retrouver, jeta volontairement le manche après les fers : perdu pour perdu ! ( Cette histoire, réelle ou pas, fait bien le lien entre l’expression et le découragement qui envahit quelqu’un et provoque son renoncement à continuer la tâche entreprise.)
source : Almanach Vermot 1932