Bord de falaises crêtes abruptes
pics embrumés simulent des axes
tâtonnant le néant un pied dans le vide
que le chemin s’égare vers des brouillards stupides
C’est la boue cramoisie du moindre mascaret
les tsunamis tranquilles des passions enivrées
laissant dans la mousse boueuse des matins
la direction perdue des empreintes effacées
C’est au bout de la corde qui s’use sur la poutre
le poids des expériences au-delà des frontières
qui coupent en deux le jour pour du bien ou du mal
des discours bipolaires aux banquises morales
fondant sous la novlangue des minuits improbables
C’est la flamme fluette flouée par l’éteignoir
dans les nefs crevées des avens et des gouffres
où se palpent à l’aveugle les mains de nos ancêtres
peinturlurées sauvages au chaud dans les cratères
c’est la vague inutile que surfent les cadavres
squelettes de bois flotté affolés sous les lames
quand s’annoncent à la corne
les zones de basse pression comme un no man’s land
quand les balises Argos finissent par se taire
Au bord des falaises ou sur des ponts de liane
équilibristes dingues qui friment pour les gorges
pour les chutes de pierres les couloirs d’avalanches
les séismes attendus cataclysmes promis
C’est l’heure idéale pour les archéologues
de l’an dix mille creusant de leurs doigts transhumains
les bitumes fondus les ruines de querelles
pour compter les victimes laissées dans les fossés
C’est l’heure idéale pour du Carbone 14
pour la dernière salve des drones énervés
pour fignoler ce nœud qui ne veut pas couler
pour fignoler ce nœud qui ne veut pas couler
