
Comedia quotidienne,
masques de carnaval,
faire semblant,
jouer,
jouir des mots,
flagelles d’une seconde
qui s’enfuient vers le rien,
le néant,
le noir,
pour notre seul plaisir.
Ami,
la meute est vie et mort
qui te donne le droit,
le choix,
l’étage,
la prochaine,
pour la route,
pour la broute,
pour la foutre,
raye les mentions inutiles,
raye tout,
rien ne vaut rien,
inversement aussi,
dans nos traces de pas,
dans nos lacérations d’amour,
les lits défaits,
loin,
si loin,
ne se murmurent
même plus leurs rêves.
Maître du temps,
maître du jeu,
foutaises pour faire une vie,
un moment,
un frisson,
les peaux sont toutes navigables,
de pores en pores,
portent toutes des noms,
canaux de souvenirs
de croire qu’on aime,
pour peu qu’on ferme
les yeux.
Se persuader que tu,
se persuader que je,
se persuader que nous,
ils on s’en moque,
ils restent à quai
comme des bateaux éventrés
agonisent dans ces zones,
banlieues carlingues
et mouroirs,
de ferraille, sueur,
d’hommes jeunes
qui croyaient à toujours.
Nous pourrons rêver,
nous pouvons rêver,
il ne faut que mentir,
rimer toujours,
une pincée d’amour,
faire illusion,
traître et magicien,
illusionniste,
faire croire que le cirque s’installe,
dompteurs de sable
aux doigts trop gros
pour en retenir le moindre grain.
Combat masqué,
comme des gants coqués
qui frappent aux tempes,
au sang,
aussi,
la vie qui nous caresse,
sourit des plaies
qui giclent,
foutre rouge en jets,
nous caresse,
pour nous porter l’estoc,
quand,
un genou à terre,
nous perdons notre garde,
la vie qui défile,
pour aimer un visage
qui s’allume
au bout de nos yeux
trop grands
pour notre nous.
Dompteurs de sable,
sablier vide,
vide,
vide,
vide,
qu’on regarde
sans s’arrêter.
Sans crier.
Sans aimer.
Sans hurler.
Pas même le souvenir,
infime soit-il,
de ses yeux fractale,
équation impossible,
pas même en heures,
en kilomètres
ou en je t’aime.
Illusions.
Comedia quotidienne,
masques de carnaval
qui craquent,
se fissurent,
mets tes pas dans mes traces,
mines anti personnel,
mines anti persona,
fictive,
reflets d’autres
qui explosent
d’un pas,
d’un simple pas,
parfois d’un mot.