Rosa Bonheur nait le 16 mars 1822 à Bordeaux au sein d’une famille d’artistes (père – cousin). Toute jeune elle s’intéresse aux animaux de la ferme de ses grands-parents dans le bordelais. Son père quitte la maison pour Paris, alors qu’elle n’a que dix ans, abandonnant ainsi femme et enfants et un an plus tard la jeune enfant perd sa mère prématurément. Son père l’envoie alors en pension, mais la jeune adolescente s’y ennuie : ce qu’elle aime peindre aussi elle décide de rejoindre l’atelier de peinture paternel. Bonheur est formée par son père, Raymond Bonheur, professeur d’art et disciple du théoricien social Henri de Saint-Simon. La jeune fille prend alors des cours de peinture à l’Ecole du Louvre (pourtant difficile d’accès aux femmes à cette époque), où elle se spécialise dans l’art animalier ou son talent fait merveille. Elle a quinze lorsqu’elle rencontre celle qui va bouleverser sa vie : Nathalie Micas. Venue pour peindre Rosa, Nathalie devient son amie, sa confidente pour la vie.
Alors qu’elle était destinée à être coutumière, Rosa a rejeté cette idée et défendu farouchement sa volonté de devenir peintre animalier et commence à étudier le mouvement et les formes des animaux dans les fermes, les parcs à bestiaux et les marchés aux animaux, les foires aux chevaux et les abattoirs. Elle observe, dessine et acquiert une parfaite connaissance de l’anatomie animale. En 1841, elle expose deux tableaux, Chèvres et moutons et Lapins grignotant des carottes (1840).
Comme elle se rend dans des lieux publics, souvent domaine des hommes, pour y faire ses croquis, Rosa Bonheur prend la décision de troquer sa robe pour une tenue masculine : le pantalon et le chemisier ample du paysan. Elle s’habillera ainsi pour le restant de sa vie malgré les nombreuses moqueries. Elle obtient d’ailleurs de la police l’autorisation de s’habiller en homme en 1852 (eh oui là aussi les femmes devaient obtenir autorisation pour porter pantalon et chemise !)
Rosa aime voyager pour découvrir les paysages des animaux dans leur habitat naturel. Elle se rend ainsi dans des régions telles que l’Auvergne et les Pyrénées d’où elle rapporte de nombreux croquis. Elle se rend aussi à Londres à Birmingham et en Écosse. Elle expose régulièrement 1841 à 1855, où son travail est reconnu et apprécié.
Sa popularité atteint les États-Unis et en Grande-Bretagne. La Foire aux chevaux (1853), considérée par beaucoup comme son chef-d’œuvre, est acquise en 1887 par Cornelius Vanderbilt pour une somme record et devient l’une de ses œuvres les plus reproduites (Vanderbilt a fait don de la pièce au Métropolitain Museum of Art de New York où on peut l’admirer).
Les toiles de Rosa Bonheur se vendent si bien qu’en 1860 elle peut s’acheter un domaine avec château, à By, près de Fontainebleau. Elle devient ainsi la première femme artiste à acheter un bien grâce au fruit de son travail. Elle s’installe au château en 1860 avec Nathalie Micas et la mère de celle-ci. Rosa aime se promener dans la forêt de Fontainebleau, source d’inspiration pour peindre sanglier et autres animaux de la forêt. En 1865, elle sera la première femme à recevoir la Grand-Croix de la Légion d’Honneur.
Dans les années 1870, elle commence à étudier et à dessiner des lions : là encore elle maitrise parfaitement les caractéristiques de leur mouvement allant jusqu’à – pour l’aider à son observation et pour apprécier leur esprit – élever des lions sur son domaine de By.
Outre son amour pour les animaux, Rosa est fascinée par les légendes de l’Ouest américain. Ainsi lorsque » Buffalo Bill » Cody est venu présenter son spectacle du Far West à Paris en 1889, Bonheur s’est lié d’amitié avec lui et a dessiné son campement et ses habitants, ainsi que peint son portrait à cheval.
En 1894, Rosa Bonheur est une artiste accomplie, célèbre et reconnu en Europe et aux Etats Unis. En récompense de son talent elle est promue officier de la Légion d’honneur.( c’est la première fois qu’une femme obtient cette distinction)
En 1889, Nathalie Micas, sa compagne de toujours meurt. Cette même année, Rosa rencontre une jeune peintre américaine, Anna Klumpke, avec qui elle a correspondu pendant de nombreuses années. Klumpke se rendra finalement en France pour peindre le portrait de Bonheur. Les deux artistes ne se quitteront plus jusqu’à la mort de Rosa le 25 mai 1899.
En 1909, Anna Klumpke publiera une biographie de celle qui fut son amante et amie.
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