Anna Maria Carulina Celli – Tu portes dans ton corps mon agonie

Au bout d’un sursaut
Je tombais dans un rêve
Un gant m’a rattrapée
Celui du marié
Qui a la boutonnière de sa veste de drap noir
Portait une rose givrée
Aux marches d’une église romane
Sur une jonchée de riz moisi
Gisait un bouquet de fleurs d’oranger
Flétri
De part et d’autre des portes de bois mort
Des nonnes en aubes blanches
Psalmodiaient des prières en dispersant des cendres
La robe de brume que je portais
Balayait sur la pierre
Des pensées noires et les pétales fanés
Le gant m’entraîna comme en rafale
Dans la nef qu’éclairaient des cierges d’ivoire
Auréolés de minces flammes
Je tombai par faiblesse de l’âme
Au pied de l’autel recouvert d’un linceul
Où brillaient l’alliance d’un homme et celle d’une femme
Une prêtresse, par dessus un voile de brouillard
Murmura à l’oreille du marié
Dont le visage me demeurait caché
Ces mots :
Je porte dans mon corps ton agonie
Tu portes dans ton corps mon agonie

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