Almanach Vermot 1939 – Les tribulations d’un inventeur : Peter Henlein. inventeur des montres à ressort

Les premières montres à ressort furent l’oeuvre d’un modeste artisan de Nuremberg, Peter Henlein.

Ce dernier, comme tous les précurseurs, connut des heures difficiles et des souffrances prolongées avant de voir reconnus les mérites de son invention. Peter Henlein était un habile ouvrier spécialisé dans l’art  de fabriquer des serrures compliquées et dont le mécanisme était commandé par des ressorts en spirales.

Un jour Peter Henlein eut l’idée d’appliquer le principe de ces ressorts  »  mous   » à la fabrication de montres que l’on pourrait emporter dans une poche. Sitôt l’idée conçue il se mit à l’ouvrage. Quelques mois après, en 1500, il avait réalisé deux spécimens de forme ovale qui furent appelés en raison de leur forme  » les œufs de Nuremberg «  Les œufs de Nuremberg se mirent gaillardement à fonctionner.  Toutefois ils ne correspondaient pas au projet de leur inventeur, car ils étaient de trop fortes dimensions pour être portés en poche. D’autre part le mouvement ne durait qu’un temps insuffisant.

Alors Henlein se remit avec acharnement au travail. La nuit, sa journée de serrurerie terminée, il travaillait dans une misérable petite pièce privée d’air. Sa femme, une véritable virago, tenta vainement et avec grand tapage de l’en déloger. Comme elle n’y parvenait pas, elle l’accusa de pratiquer la magie. Exaspéré, Henlein s’enfuit pour aller habiter chez une de ses filles, mariée à un tailleur.

Cette fille le considérait comme un doux maniaque. Néanmoins elle le laissa poursuivre en paix ses travaux nocturnes jusqu’au jour où un ouvrier du tailleur répandit le bruit dans le pays que Henlein se livrait à la sorcellerie et essayait d’emprisonner le diable dans un boîtier de métal. La foule s’ameuta devant le logis du tailleur. La police intervint et finalement Henlein fut jeté au cachot.

Un magistrat qui l’interrogea parvint à comprendre tout de même qu’il ne se trouvait pas en présence d’un imposteur ou d’un détraqué. Et pour permettre à Henlein, sur sa supplique, de mettre au point son invention, il le conserva en prison et lui fit apporter tous les instruments de travail nécessaires.

Ce magistrat réunit un jour le Conseil de la Ville pour lui faire connaître qu’une grande découverte était née. D’abord on se montra incrédule. Mais lorsque Heinlein parut, il donna des explications précises et montra ses modèles de montres à spirales ce fut un revirement complet. On le sacra grand homme. On lui rendit la liberté et quelques mois après il était richissime, pour l’époque, bien entendu. Cette richesse devait avoir pour lui des répercussions encore plus fâcheuses que sa pauvreté.

Oisif, il courut les salles de jeu et les cabarets. Il s’enivra, et un jour, dans un accès d’ivresse, il tua un homme au cours d’une rixe. Recherché par la police, il se réfugia dans l’asile inviolable du Carmel où il mena une très dure existence monastique jusqu’à sa mort. 

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