
La réforme des retraites est-elle vraiment nécessaire ? Zeus vous dira que oui. Il aurait même été élu pour ça puisque ça figurait dans son programme. Certes, la cause écolo y avait également sa place («le quinquennat sera écologique ou ne sera pas !», qu’il disait à Marseille). Et on n’a pas fini d’attendre! Il a d’ailleurs abordé à nouveau la question lors de ses vœux de Nouvel An : » Qui aurait pu prévoir la crise climatique » ? Réponse : tout le monde sauf lui ! En plus, dans « 28 minutes » du samedi 7 janvier, un certain François Gemenne, Belge de son état et membre du GIEC, a fait remarquer à juste titre que le terme « crise » était inapproprié : une crise, c’est lié à la conjoncture, on en sort tôt ou tard, il suffit de laisser passer l’orage, alors que le réchauffement est installé définitivement et nous mène tout droit à notre disparition si nous ne faisons rien. Et puis, quand l’hôte de l’Élysée va-t-il enfin admettre que les deux fois il n’a pas été élu sur un programme mais sur le rejet de Sœur du Cœur de Marine ? Si cette dernière fait un peu moins peur à certains, le plafond de verre existe toujours et j’espère bien qu’il ne disparaîtra pas.

Bref, revenons à la retraite : comme argument a priori plus recevable : le maintien de notre système par répartition mais apparemment, il n’y a pas le feu. Le déficit n’est pas pour demain. Peut-être pour après-demain et ce n’est même pas certain, à en croire les dirigeants syndicaux et certains économistes. D’ailleurs, qui pourrait croire que la retraite par répartition va se maintenir sur le long terme ? Et puis, si l’on veut faire des économies, on pourrait s’attaquer à d’autres dépenses. Je ne suis pas certain, pour ne citer qu’un exemple, que les JO de 2024 (c’est toujours un gouffre financier sans fond) soient une nécessité pour notre pays. Et je ne parle même pas des dividendes : 80 « tout petits » milliards en 2022 distribués par les entreprises du CAC 40 ! Autre raison avancée : ailleurs en Europe, on travaille plus longtemps. Les Allemands jusqu’à 65 ans, bientôt 67. Et alors ? Eux n’ont pas eu un Conseil National de la Résistance pour leur mitonner un système social aux petits oignons. Pourquoi les autres ne s’aligneraient-ils pas, au contraire, sur nous ? Enfin, dernier argument (celui qui revient le plus souvent) : Les gens vivent plus longtemps, il serait donc normal qu’ils bossent jusqu’ un âge plus avancé. Et si l’on considérait les choses différemment ? On pourrait aussi essayer de voir si le progrès technologique ne nous a pas libérés de la nécessité de gagner notre croûton à la sueur de notre front ou de nos neurones. Moi qui écris ces coups de gueule, voilà bientôt 16 ans que je suis propriétaire de mon temps et je m’en réjouis chaque jour que Dieu fait et même ceux qui se font sans lui. L’ennui, connais pas ! Et pourtant, j’aimais bien mon activité d’enseignant. Mais il y a un temps pour tout.

Est-ce que vous connaissez l’émission de FRANCE 2 intitulée « Infrarouge », diffusée le mardi en deuxième ou troisième partie de soirée ? Je l’ai découverte grâce au « Canard » qui a attiré l’attention de ses lecteurs en publiant une chronique sur l’émission du mercredi 4 janvier : le titre : « Quelqu’un à qui parler ». Sur les centres d’écoute à destination des personnes seules, déprimées, suicidaires. Un exemple : une vieille dame à laquelle l’écoutant s’adresse à elle en disant son prénom, Suzanne, alors que, depuis trois ans, elle ne s’était plus entendu appeler ainsi. Des prisonniers téléphonent également, de plus en plus de jeunes depuis le confinement. Au cours de l’émission, on n’entend jamais la voix des appelants, on comprend sans peine la teneur de leurs SOS et leur anonymat est garanti. Le timbre des bénévoles, quant à lui, est infiniment chaleureux, sans un soupçon de pathos.