Meure la feuille d’automne
Son désamour ne sait plus bien sentir
Comment partager l’amour en vrai
Encore maintenant, l’aubier ruisselle
Parfois en dedans des mots du désir
Sans oser les dire en dehors
J’ai encore mal du besoin
De vous prendre dans les
Bras et de vous y bercer
Mais savez vous les langueurs
D’automne et l’or et le rouge
S’insinuant tout doux dans le vert ?
Les fraiches nervures à l’étiage
S’amenuisent tout doux dans leur soif
Absolue de cascades de lumières
La feuille d’automne a mal à toutes ses
Jointures avant de se recroqueviller
De se détacher et de tomber
Parmi la foule bruissante autour du tronc.
Leurs jus succulents iront courir sous
Les chênes pour en nourrir l’humus
Bientôt reposeront ici
En filigrane translucide,
Les os de verre de cette feuille
A caresser tout doux de la pulpe du doigt.
Alors votre souffle chaud me sera baiser et
Je ne mourrai pas seule. Effleurez moi encore
Les feuilles meurent-elles de soif ou juste
D’amour pour la terre ? Les deux sans doute.
Dans le si grand désir de la Vie.