Aux mamelles-tanières de Chinatown
J’ai conversé avec l’ombre d’Apollinaire
L’enchanteur mystique des alcools
Du monde
Et j’ai déambulé en ce capharnaüm
De destins
Et le temps a dévoré sa propre essence
Le rouge-sang éructant ses nuits d’or
La crasse poisseuse d’un sol improbable
Digéré par l’odeur du nuoc-mâm
Les filles de joie aux yeux délavés
Rêvant des divines comédies des geishas
Mais voltigeant sur les trames
Des sombres pourchasseurs de chair
Les garçons maigrichons déballant leur
Sexe de nid d’oiseau
Sur les étals de calligrammes
Les vendeuses de carambole, de litchi
De fruits du dragon, de sapotille…
Immolant leur vie approximative
Dans la nuit inachevée des cabas de
Shangaï
Les pères de famille abrasés
Par les bastons de labeur et d’abandons
Et déversant leur spleen surréaliste
Aux rires abrasifs d’un alcool de riz !
L’enchanteur pourrissant tapissant
De ses camélias outrageux
Les dramaturgies de ce monde rêvé…
Les va-nu-pieds traînant leur nudité
Sur le solstice des liturgies humaines
Les gigolos des petits matins
Qui de leur vit
Iront enfanter jusqu’à Tombouctou
Un Parnasse de démences humaines !
Et de mes rhums, mes castagnes
Mes copulations, mes orgasmes verbaux
J’embrasserai
Tous les alcools du monde
Tous les enchanteurs du monde
Toutes les catins du monde
Tous les voleurs de vie du monde…
Ici Paris
Ici paris Match
Je vous offre mes fesses internationales
Et que vive ce monde si joyeux !
