Ginama Saidani -LA TORNADE


Elle était là, la flotte mordante, et envieuse
De toute ses forces, hargneuse mais majestueuse
Hérissée par la bise aigue, battant les mats rigides
Et moi ahurie, les yeux hagards, le teint livide
Je la regardais
De toute sa splendeur de toute sa laideur
Elle rugissait de colère maladive, hurlante
Elle glissait sans fléchir, lançant ses grands pas,
Ignifugeait
Et moi, abasourdie, figée, le sang glacé
Entourée d’une multitude de pensées
En état d’incrédulité émanant d’une atroce douleur
Je ne bougeais
Elle criait maussade, crachant sa hargne
Balayant tout sur son passage, en rogne
La bave dégoulinant, coulant à flot
Et moi, aussi froide qu’un galet sans un mot
Je la regardais
Agacée, le cœur meurtri à jamais
Blessée à mourir, je restais là, figée, éberluée
Engloutie dans une monstrueuse amertume
J’encaissais
Elle la tornade, tournoyant avec fracas
La voix éclatante, en pluie d’obus sonnant le glas
Mordant à sang ce cœur fouetté, meurtri à jamais
Je mourais
Et ce calme pesant après la sauvage tempête
N’est ce pas un affreux affront à la béante plaie ?
Sise depuis, dans ce cœur trahi pleurant l’infamie
Du souvenir d’un ami devenu ferreux ennemi
A ratisser

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