
C’était bientôt Noël, et tous les enfants avaient envoyé leur lettre à Barbe Blanche ( surnom donné au père Noël ).
Une petite fille, Lison, qui ne savait ni lire ni écrire avait dicté à son grand frère, Sylver, sa lettre. Elle l’avait signée d’un petit trait et avait dessiné les jouets qu’elle désirait de l’autre côté du papier en terminant par un grand cœur rouge.
Le grand frère mit la lettre dans la poche de son blouson et l’y oublia : c’était un étourdi…
La lettre de la petite Lison n’ayant pas été postée, la fillette n’aurait pas ses cadeaux le jour de Noël.
Sylver ne s’était rendu compte de son oubli que lorsqu’il dut changer son blouson pour un manteau plus chaud. Fouillant dans ses poches, il avait retrouvé la lettre oubliée du père Noël :
– Zut alors ! C’est demain Noël et ma petite sœur n’aura aucun cadeau, quel idiot et quel mauvais grand frère je fais, se lamentait-il, le père Noël n’a pas été averti et il n’aura pas le temps de les lui préparer.
Il était très embêté, et ne put se concentrer, ni à l’école, ni à la maison, ni au basket dont il était pourtant le meilleur joueur.
Il n’avait dans la tête que la lettre oubliée de Lison. Il s’en voulait et se sentait très très mal.
– Que faire ? Que faire ? ne cessait-il de se répéter encore et encore.
Il se confia à sa marraine, la sœur de sa maman qui était toujours si gentille et si indulgente avec lui.
– Il n’y a qu’une solution, lui dit-elle, apporter à la place du père Noël , les jouets que Lison lui a commandés. Ne t’inquiète pas, un oubli peut arriver à tout le monde ! J’avertis tes parents.
– Mais pour le père Noël, s’inquiéta Sylver, comment allons -nous annoncer à Lison qu’elle ne le verra pas cette année ?
-J’ai ma petite idée ! Allez, Sylver, ne t’en fais pas, tout va s’arranger.
La marraine alerta les parents et maman accompagna sa sœur dans les magasins tandis que papa gardait Lison à la maison :
– Maman fait les achats pour le repas de Noël ! Dit le papa.
– J’aurai bien aimé l’accompagner comme l’année dernière ! Soupira la petite fille.
– Marraine est avec elle, elles veulent faire les boutiques entre filles. Tu es trop petite ! On n’est pas bien ici que tous les deux au coin du feu à jouer aux loto des animaux ?
-Si, bien sûr ! Approuva la petite en souriant à son père.

La nuit de Noël arriva. La famille partagea un succulent repas où rien ne manqua et surtout pas les treize desserts, tradition provençale. Puis, papa alla découper la bûche de Noël en bois, comme à l’accoutumée, pour qu’elle brûle dans l’âtre jusqu’au matin.
C’était toujours à ce moment-là qu’arrivait le père Noël, toujours pressé. Il frappa très fort à la porte. Il était recouvert de givre et de neige :
– HO, HO, HO !!! Je suis bien chez la petite Lison ? s’enquit-il dans un sourire.
– Oui, père Noël ! répondit Sylver. Entrez !
Lison s’approcha de l’homme en rouge, tout intimidée.
– On m’a dit que tu étais très sage . Est-ce bien vrai ?
– Oh oui, Monsieur Noël ! Dit Lison, toute rouge.
– Regarde ! j’ai gardé ta lettre et je t’apporte les jouets que tu m’as commandés ! Et le père Noël tendit à Lison la lettre dessinée et lui offrit trois gros paquets enrubannés. la petite était tout heureuse et se savait quoi dire.
-Voilà pour toi et voilà pour Sylver, et voilà pour Papa, maman, les amis , la famille !
– Merci, Père Noël ! S’écrièrent en choeur Lison Sylver, Maman , la marraine, les invités….

-HO,HO, HO !! Allez au revoir, mes amis, j’ai tant à faire cette nuit ! Et le père Noël repartit aussitôt dans son traîneau à travers le ciel étoilé, laissant douze gros paquets aux magnifiques papiers brillants.
-Allez, maintenant, ouvrons-les ! dit alors maman.
-Mais il faut attendre papa ! dit Lison. Il en met du temps pour choisir une bûche !
Papa arriva sur ces mots, essoufflé et tout recouvert de neige, la bûche à la main :
– J’ai encore raté le père Noël, je parie ! Dit- il, un sourire aux lèvres
-En effet, papa ! dit Maman. Il vient de repartir il y a à peine trois minutes.
– Et que nous a-t- il donc apporté cette année, ce vieillard à la barbe blanche ?
-Ceci et ceci ! S’écria Lison, très heureuse en montrant ses paquets et ceux de toute la maisonnée.
On termina la soirée, en ouvrant toutes les surprises, en buvant de délieuses boissons chaudes et en partageant la bûche ( cette fois il s’agit bien du gâteau chocolaté) de Noël .
La bûche de bois, elle, flamba allègrement dans le foyer jusqu’au lendemain !
