Grisaille chargée
et ciel d’automne.
Les hirondelles grises fusent de tous bords
et rasent le sol…
Le tonnerre roule au loin
des vétilles de bourdons
semblant porter, remuer
des cloches au son large
et vrombissant.
Le temps froncé s’étale bas
en plate-forme lourde
au-dessus du sentier
à l’orée des cimes
des châtaigniers.
Soleil parti, soleil absent.
Quelques gouttes d’eau déjà quadrillent le bitume
remontent les remugles
du goudron fondu
se resserrant
alors entre
blanches pierres plates
et dessoudés graviers…
Brune, longue, massive
se sous-tend au-dessus
de mon bordé de ronces chemin,
toute en rondeur éparse
une nuée des plus sombres !
Il est l’heure d’éviter
la boue si tant pâteuse
et les ornières grasses
des charrois;
restons sur la route,
les baskets auront moins
de limons et d’argiles
imbibés, collés,
à lever…
Prenons le temps de ramasser quelques bogues encore fermées,
quelques petites poires sans gracieuses formes
biscornues sauvages,
quelques graines rouges
de gratte-cul à glisser
dans le sac à dos,
avant que ne s’abatte
l’averse frondeuse
grondante,
menaçante à l’est…
Grisaille abat-jour
fraîcheur hâtive,
farceuse à souhait,
romance d’aube
légèrement trop
terne,
et presque opaque,
aigrie,
annonçant colorée
la nouvelle saison…
