» BABY FACE « 1933 ET » BLONDE CRAZY « 1931)

Ces films » pré code Hays » ont fait de moi un fan de Barbara Stanwyck et j’ai oublié la digne et raide matriarche de » La grande vallée « .
» Baby face » d’Alfred E.Green est encore plus audacieux que » Night nurse « . Lily est un » Bel ami » féminin qui, après avoir végété dans un bar où, pour quelques dollars, le patron lui arrangeait des coups, décide de conquérir le monde avec ses fesses. Elle y est encouragée par un vieux type, lecteur de Nietzche (!) et se découvre des dons qu’elle va utiliser avec l’innocence d’une gamine étonnée par ses superpouvoirs.
Rien ni personne ne lui résiste : contrôleur de train, portier, employé de banque (il y a même le jeune John Wayne !), fiancé de la fille du patron jusqu’au patron lui-même. Oui, le père, indigné, console sa fille et se tape la blonde incendiaire qu’il voulait virer pour avoir débauché son gendre !
Une société qui a institutionnalisé le putanat en encourageant chacun à mieux » se vendre sur le marché » ne peut décemment condamner cette Moll Flanders de la » grande dépression « et si les sentiments finissent par émousser la volonté de puissance de la belle Lily, » Baby face » laisse, après coup, le souvenir d’un film d’une franchise et d’une liberté de ton peu communes alors. Pour l’époque, c’était gonflé (comme on a l’habitude de dire ! ).
C’est dans la baignoire de » Blonde Crazy « de Roy del Ruth que nous retrouvons la replète Joan Blondell aux grands yeux gourmands. Elle a troqué sa tenue de » night nurse » contre celle de bonniche. Le journal d’une femme de chambre étant tout aussi suggestif que celui d’une femme en blanc…, elle nous gratifie de quelques jolis moments. Un vieux satou tient à lui offrir un collier, elle se débat, casse la corde, ramasse une poignée de perles et les glisse dans le pantalon du vieux avant de lui flanquer une fessée. Contente-toi de ça mon joli !! Elle forme avec James Cagney un sympathique tandem de petits escrocs qui vont se faire doubler par plus retors qu’eux avant de reprendre la main. Je n’ai pas résisté après ça à faire défiler sur l’écran les délicieuses photos sexy de la craquante Miss Blondell. L’une d’elle la montre telle que le bon dieu l’a faite dissimulée par le dossier d’un fauteuil placé à l’envers. Dans la même situation, Madonna peut aller se rhabiller ! Ah ! Monsieur Hays il était temps que vous mettiez un peu d’ordre dans tout ça !
Nigth Nurse : lire l’article de ciné Phil consacré à ce film de 1931 paru le 15 avril 2011