Vivants ou morts, nous demeurons ensemble
Comme les brins d’un même câble
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Pourquoi suis-je toujours terrifiée par les hauteurs ?
Pourquoi ce merle menu, bien trop mince
Avec ses yeux brillants et souriants chante-t-il ?
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Pourquoi ? Je me souviens maintenant d
Ce que je n’ai jamais vu ou connu avant
Je rêve de souvenirs impossibles. Prophéties
D’un temps qui n’a plus de sens
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Ma’ tourne sa danse solide d’ancêtre,
Dans le vide de l’infini. Le ciel est
Un tourbillon bleu de trop de joie.
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Mais dans le Rio vert pas de profondeur
Où prendre pied et racines. Alors les arbres
S’enlacent et s’embrassent de tendresse
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Une écorce brune et brillante sous un bouquet
De fortes branches dorées explosant de vie
Et le bruissement de la voûte des jeunes feuilles
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Un merle menu grimpe et explore
Un labyrinthe de poutres en faux bois creusé
Bien trop frêles pour le poids d’un toit.
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Ils volent même la chair du bois de nos jours
Ainsi, l’échafaudage bien trop mince se fend et gémit.
Sous la frêle charpente d’un corps sous-alimenté.
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Danseur, tu as été évidé pour devenir
Cathédrales, Dentelles de bois parfumé ou
Caravelles passant dans la mer devant
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Le corps solide des humains était modèle
A suivre. Mais on ne tend plus de câble solides.
Pourquoi suis-je toujours terrifiée par les hauteurs ?
En inspirant ma tête tourne
Et les frêles tambours de mes
Oreilles vibrent à s’en briser
.
Mais toi, jeune homme souriant,
Tombé à travers l’échafaudage
De cette cathédrale de rêves
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Cet oiseau était un enfant que j’aimais
Une fois dans une vie passée et depuis
Mes yeux sont encore brûlés à sec
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Mais vivants ou morts, nous sommes tressés
Ensemble comme les brins d’un même câble
