
Pourquoi la rose est-elle la seule fleur à avoir des épines ? Pourquoi ses tiges sont-elles armées jusqu’aux racines ?
Il y a fort longtemps quand les fées régnaient sur terre
Avec les nymphes les elfes, les sorcières,
Il existait de beaux jardins où poussaient des fleurs
Toutes aussi belles, au doux parfum aux frêles couleurs.
Mais la plus belle d’entre elle, était la rose
Rouge vermillon, jaune soleil, blanche éclose
En bouton, entrouverte ou fermée
Rose, violacée, orangée ou bleutée.
En ces temps reculés
Les roses naissaient dans la terre.
Elles avaient des racines tout comme les primevères
Elles étaient vulnérables et sans défense
Sans épines, quelle imprudence !
Un jour le magicien, le maitre du royaume d’Éden
Rassembla fées, sorcières, elfes, nymphes, sirènes
Pour leur demander d’élire la reine des fleurs
Qui symboliserait l’éternel bonheur.
Fées, nymphes et elfes mirent tout leur cœur
Pour faire pousser orchidées
Oeillets, pivoine, pois de senteur
Mais ce furent les fées du château Harmonie
Qui remportèrent le premier prix :
Leurs roses furent couronnées pour leur beauté.
Leur délicat parfum et leurs robes raffinées.
La nymphe du château des pluies en fut toute humiliée
Elle éprouva alors ombrage et jalousie
Car pour elle, ses orchidées qui vivaient au de là d’une nuit
Étaient plus belles, plus éternelles, plus jolies.
Elle envoya des serviteurs dévoués
Pour aller arracher la nuit tombée
Dans le jardin des fées
Racines plants, et roses à volonté.
Ces voleurs dispersèrent près de la rivière.
Les pétales de toutes les roses et trémières
À l’aurore quand le soleil se leva, les fées d’Harmonie
Trouvèrent leur jardin dévasté, la roseraie anéantie
Les racines étaient piétinées, les pétales éparpillés
Elles pleurèrent de tous leurs yeux
Sans entendre une petite voix
Qui leur disait tout bas
D’aller près de la source bleue
Une fée suivit ce conseil
Et entraina avec elle
Ses sœurs comme des ombres
Jusqu’à l’onde profonde
La voix reprit avec douceur : »
-Voyez-vous ces arbustes tout près des gros troncs ?
Nous nous en servirons :
Ils seront les épines et les aiguillons
-Mais comment y faire pousser dessus nos fleurs ?
Questionnèrent les fées en chœur
-Ces arbres seront les pieds de vos rosiers futurs
« Rassembler les pétales et les fleurs fanées
Posez les dessus et attendez une journée
Vos roses seront protégées de leur armure.
Cette armée d’épines et d’aiguillon
Garantiront leur protection. »
Le lendemain, des rosiers s’étaient parés
De mille roses écloses, de mille couleurs
Délivrant un parfum délicat, séducteur
On vient des quatre coins de la contrée
La nymphe voulut encore se venger
Elle envoya ses petites mains faire la vilaine besogne
Arracher rosiers, fleurs mais ces petits bonhommes
Se piquèrent méchamment aux aiguillons et aux épines
Certains tombèrent sur le tronc et les racines
Ils en sortirent couverts de griffures et de sang
Et s’en allèrent sans plus rien dire et en pleurant.
La nymphe alors décida d’agir elle-même
Et se rendit dans ce beau jardin d’Éden
Quand elle coupa une rose, elle se blessa
Une profonde piqure au doigt
Elle glissa et tomba, le sang coulait sur ses joues
Elle attrapa pour le déraciner, le pied d’un rosier
Mais ses aiguillons lui frottèrent le nez
Elle trébucha encore et se retrouva à genoux
Elle se releva, mais ses cheveux fous
S’étaient pris dans les ronces
C’est alors que des hiboux
Vinrent l’attaquer pour toute réponse
Elle quitta en hurlant la roseraie
Sang sur les joues, visage défait
Et on ne la revit plus jamais.
Depuis les roses sont toujours les reines
Mais comme toutes les souveraines
Elles ont des sentinelles
Qui veillent chaque jour sur elles :
Aiguillons, épines, ronces et abeilles.
