Pierre Thevenin

Furtives, passagères,

Il est des émotions

Qu’on prend à la légère,

Sans trop faire attention,

De ces troubles mineurs,

Fugaces, évanescents,

De ces bonheurs

Qu’on effleure en passant.

*

Lorsqu’on peut sans façon

Au vertige accéder,

À de menus frissons

*

À quoi bon s’attarder,

Quand s’offrent à foison

Les passions, les orages,

Les folles pâmoisons

Les foudres qui font rage ?

*

Des ardeurs effrénées

Vaste est la panoplie,

Et s’enfuient les années,

De tumultes remplies.

Ainsi, fatalement,

À l’heure où l’on faiblit,

A-t-on le sentiment

De l’ivresse accomplie

*

Mais c’est là que soudain,

Enfouis sous le temps,

Nos émois anodins

*

Nous reviennent pourtant :

Humbles frémissements,

Éphémères langueurs,

Perçus distraitement

Sans qu’on prêtât le coeur.

*

En viennent à pâlir

Inattendu bilan

Nos acmés, nos délires,

Nos fabuleux élans.

 » Vivre en s’efforçant d’être

Un peu moins Impulsif

Eût mieux valu peut-être « .

Se dit-on pensif,

 » Gouter du paysage

Les moindres éléments

Puisqu’on fait le voyage

Une fois seulement « 

Photo Julie Ladret
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