Furtives, passagères,
Il est des émotions
Qu’on prend à la légère,
Sans trop faire attention,
De ces troubles mineurs,
Fugaces, évanescents,
De ces bonheurs
Qu’on effleure en passant.
*
Lorsqu’on peut sans façon
Au vertige accéder,
À de menus frissons
*
À quoi bon s’attarder,
Quand s’offrent à foison
Les passions, les orages,
Les folles pâmoisons
Les foudres qui font rage ?
*
Des ardeurs effrénées
Vaste est la panoplie,
Et s’enfuient les années,
De tumultes remplies.
Ainsi, fatalement,
À l’heure où l’on faiblit,
A-t-on le sentiment
De l’ivresse accomplie
*
Mais c’est là que soudain,
Enfouis sous le temps,
Nos émois anodins
*
Nous reviennent pourtant :
Humbles frémissements,
Éphémères langueurs,
Perçus distraitement
Sans qu’on prêtât le coeur.
*
En viennent à pâlir
Inattendu bilan
Nos acmés, nos délires,
Nos fabuleux élans.
» Vivre en s’efforçant d’être
Un peu moins Impulsif
Eût mieux valu peut-être « .
Se dit-on pensif,
» Gouter du paysage
Les moindres éléments
Puisqu’on fait le voyage
Une fois seulement «
