Une chanson, une histoire : PANIQUE SUR LES ONDES

Revenons de nombreuses années en arrière, nous nous trouvons dans une station radio.

A cette époque les moyens d’organisation étaient plutôt rudimentaires. C’était un peu la bohême, mais je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.

Les textes anglais n’avaient pas encore remplacé la chanson française, il était plus souvent question de Colette Renard que de Samantha Fox.

On ne connaissait pas les techniques actuelles et chacun se débrouillait au mieux selon son idée.

Un animateur avait préparé son programme, notant sur de petites feuilles volantes des noms d’interprètes, puis sur d’autres des titres de chansons. Ensuite il les avait soigneusement disposés par deux dans l’ordre où il pensait les diffuser.

La méthode peut traduire un manque de rigueur, mais chacun a sa façon de travailler et nous ne sommes pas là pour critiquer. Ce serait trop facile de profiter d’une émission radio pour émettre un doute.

En son absence, une femme de ménage un peu énergique vint pour nettoyer le bureau, et ce qui devait arriver se produisit : Les feuilles volantes se mirent tout à coup à justifier leur appellation.

La scène faisait penser aux parades américaines lorsque tous les papiers s’envolent des fenêtres des buildings pour tomber dans l’avenue.

La brave dame ne se démonta pas et les réinstalla sur le bureau en reproduisant une disposition qui, visuellement, semblait identique, mais en y regardant de plus près le résultat était surprenant. En voici quelques exemples :

« Fais comme l’oiseau » – Georgette Plana

« Si l’on pouvait arrêter les aiguilles » – Jackie Quartz

« Dans les plaines du Far West » – Gloria Lasso

« Baisse un peu l’abat-jour » – Jean Lumière

« Fais moi un signe » – Jacqueline Dulac

« Y’a toujours un passage à niveau » – Alain Barrière

« Ca, c’est de la bagnole » – Renaud

« Auprès de mon arbre » – Dutronc

« Vive le XV » – France Gall

« La fille du notaire de Saint-Malo » – Julien Clerc

« Douce France » – Michel Berger

« Ouvrez la cage aux oiseaux » – Edith Piaf

« Tu veux ou tu veux pas » – Gérard Lenorman

« Les trois cloches » – L’affaire Luis Trio

« Promenons-nous dans les bois » – Maxime Le Forestier

« Si j’avais un marteau » – Bobby Lapointe

« Le poseur de rail » – Léo Ferré

« Je me suis fait tout petit » – Carlos

« J’ai rencontré l’homme de ma vie » – Dave

« Un jour, tu verras » – Gilbert Montagné

« Le chien dans la vitrine » – Joe Cocker.

« Quand faut y aller, faut y aller » – Charles Trenet

« Le rire du sergent » – Lina Margy

« Allez hop, tout le monde à la campagne » – Philippe Lavil

Un autre animateur avait décidé que ses intermèdes musicaux devaient avoir un rapport avec le sujet de l’émission. Bien entendu, il était très satisfait de son idée et ainsi, dès le lendemain, on put entendre :

– Et pour terminer notre émission sur les maladies vénériennes masculines, la chanson de Gilbert Bécaud : « Le petit oiseau de toutes les couleurs ».

J P Clair

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