Almanach Vermot 1951: Le premier imprimeur fut accusé de sorcellerie

Johann Fust

La tradition veut que ce soit Gutenberg qui inventa l’imprimerie. Il est néanmoins probable que son invention n’aurait jamais connu son actuel développement sans un imprimeur allemand du nom de Fust. En raison même de ce nom ce dernier a souvent été désigné sous le nom de docteur Faust et confondu  avec le magicien dont l’histoire à fourni le thème d’un célèbre opéra. 

Malgré les accusations de sorcellerie portée contre lui, il n’était qu’un simple imprimeur allemand désireux de gagner au mieux sa vie. Il commença par prêter de l’argent à Gutenberg, pour l’aider à mettre son invention au point. Désireux ensuite de rentrer dans ses fonds et même de réaliser quelques bénéfices, il se mit à vendre des bibles et c’est ainsi qu’il devait faire connaître au monde cette prodigieuse invention.

A ce que prétend la légende, Fust aurait été le premier à vendre des bibles imprimées. A cette époque, ces dernières ressemblaient à s’y méprendre aux textes manuscrits des copistes et des moines.  L’imprimeur allemand réalisant un bénéfice honorable vendait ces livres sacrés soixante couronnes, alors que les mêmes, péniblement copiés à la main par les moines en valaient cinq cents. 

L’uniformité de l’écriture des bibles de Fust, la facilité et la rapidité avec lesquelles il en fournissait à quiconque venait lui en demander, et surtout leur prix excessivement bas, devaient provoquer un immense étonnement parmi les lettrés, surtout parmi les moines qui s’inquiétaient d’un telle concurrence.

Fust fut bientôt accusé de magie. On prétendit que sa splendide encre rouge, dont était ornée son oeuvre, n’était autre que son sang. Plus grave encore à l’époque où il vivait, il fut soupçonné d’avoir passé un pacte avec le diable.. Arrêté sur ordre des moines, il ne devait pas tarder à être jugé et condamné à être brûlé vif.

Pensant plus à sa vie qu’à la promesse qu’il avait faite à Gutenberg de ne jamais parler de l’invention, il fit une confession générale au Parlement de Paris. Et c’est ainsi que le monde apprit qu’il était possible de reproduire indéfiniment et à peu de frais un texte quelconque.

On frémit à la pensée que, moins avare, Fust eût été brûlé et qu’avec lui aurait disparu, sans doute à jamais pendant des années, l’invention de Gutenberg.

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