1 Mai 2020
Histoire du 1er mai
« Ce jour est dédié à tous ceux qui travaillent »
Au Moyen-Âge, les serfs, les paysans, les artisans, les domestiques n’avaient pas de jour de repos. Même le dimanche était jour de labeur !
Leurs journées s’étiraient du lever au coucher du soleil. Ils vivaient au rythme de la nature et de leurs bêtes.
Les journées de labeur étaient longues et fastidieuses et ce tout au long de l’histoire de l’homme : le paysan était très souvent un serf attaché à la terre du maigre ( l’alleutier lui possédait sa terre mais dépendait du seigneur auquel ils payait taxes et dime ) puis, l’ouvrier, le mineur devinrent les esclaves du XIXe siècle, attachés, eux, à leur patron, leur usine.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les journées des canuts, des passementiers, des verriers, des tisserands duraient quinze heures. Au XIXe siècle, à l’époque de la révolution industrielle, elle fut réduite à douze heures. Mais les travailleurs souhaitaient une journée de huit heures de travail, les trois huit : huit heures pour le travail, huit heures pour dormir et huit heures pour se reposer et se restaurer.
Cette quête pour l’obtention de cette journée de huit heures fut très longue. Au bout de nombreuses années après des morts et de manifestations, ils obtinrent enfin « la journée de huit heures » (c’est-à-dire la semaine de 48 h car on travaillait le samedi).
Le 23 avril 1919, sur proposition du gouvernement Clémenceau, craignant une nouvelle grève générale, le Sénat français ratifie la loi des huit heures et fait du 1er mai 1919 une journée chômée. Cette réduction de la journée était synonyme d’émancipation pour tous les ouvriers !
Durant tout le XXe siècle les 1er mai furent commémorés, y compris durant la Seconde Guerre Mondiale.
Cette année avec la crise sanitaire, le confinement, les manifestations et les rassemblements sont interdits. Mais l’esprit de solidarité doit être conservé, l’unité de tous face à cette crise sanitaire doit être forte, aussi forte que le fut l’unité des travailleurs face au patronat. Que ce 1er mai 2020 soit le jour de la solidarité, de la lutte contre l’isolement, le jour du signal pour la lutte contre cette économie de marché, du capitalisme sauvage qui nous a tous mis à genoux. Que ce soit un nouveau départ pour la vie : Un réveil des peuples !
Le 1er mai dans l’Histoire

Défilés, fêtes animations, kermesse le 1er mai, jour férié, chômé, payé, a été, avant tout, la fête des travailleurs, de tous ceux qui travaillent.
Ce jour-là (sauf certaines professions : gendarmes, hospitaliers…) l’activité en France et dans de nombreux pays du monde, cessait !
Des défilés avaient lieu le matin en principe et l’après-midi était consacré à la fête. On avait, à cette occasion, coutume d’offrir le muguet comme symbole de la lutte, comme porte-bonheur.
Les défilés regroupaient (l’unité syndicale en principe), drapeaux en tête, de très nombreux participants mais on a vu leur nombre décroître à la fin du XXe siècle tout comme le nombre de syndiqués. Certains événements politiques cependant virent refleurir des cortèges très imposants. En 2002 pour le 1er mai ( au cours de l’entre deux tour des élections présidentielles ), par exemple.
Il y a soixante ans, dans tous les jardins des plantes des villes il y avait une grande fête gratuite où les artistes étaient invités. Les familles venaient très nombreuses partager ces moments de retrouvailles et de joie…
Cette tradition s’est bien perdue… Peu de fêtes populaires familiales sont encore organisées le 1er mai par nos municipalités et c’est bien dommage !
Les premières « Fêtes du Travail »

Les premières célébrations de « Fêtes du Travail » apparaissent dès la fin du XVIIIe siècle.
Leur date varie selon le lieu et les époques.
En France, dès 1793, le calendrier républicain de Fabre d’Églantine proposait une Fête du Travail au 3e Jour des Sans-Culottes.
Cette journée des travailleurs fut instituée au 1er pluviôse (20 janvier) par Saint-Just, et fut célébrée pendant quelques années.
Sous l’impulsion de Jules Guesde et de son PO (Guesde inventera le terme de « Fêtes du Travail » en 1890), et sur une proposition de Raymond Lavigne, cette Internationale décide, le 20 juillet 1889, de faire de chaque 1er mai une journée de manifestation avec pour objectif la réduction de la journée de travail à huit heures (soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul étant chômé).
Le 1er mai 1890, l’événement est ainsi célébré dans la plupart des pays, avec des participations diverses.

Le 1er mai 1891, à Fourmies, dans le Nord de la France, la manifestation tourne au drame : la police tire sur les ouvriers et fait neuf morts (https://wikirouge.net/Fusillade_de_Fourmies).
Avec ce nouveau drame, le 1er mai s’enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens. Les militants épinglent une églantine écarlate ( Rosa Rubiginosa), fleur traditionnelle du Nord, en souvenir du sang versé et en référence à Fabre d’Églantine.
En 1907, à Paris, le muguet remplace l’églantine en reprenant une ancienne coutume remontant à la Renaissance, à l’époque de Charles IX, et qui consistait à offrir le muguet de mai.
Le muguet est alors porté à la boutonnière avec un ruban rouge. À partir de ce début de XXe siècle, il devient donc habituel, à l’occasion du 1er mai, d’offrir ce brin de muguet, symbole du printemps en Île-de-France.
En Amérique : La fête des Travailleurs a lieu aussi le 1er mai. Ce jour n’est pas férié, mais est très largement célébré par les syndicats ainsi que les partis, groupes et organisations de gauche ; elle est vue comme une journée de la célébration de la classe ouvrière

À Cuba, el día de los trabajadores est célébré le 1er mai et c’est un jour férié. Durant ce jour, de nombreux défilés de travailleurs ont lieu dans les rues du pays.
Au Québec, les grandes centrales syndicales ainsi que quelques partis et organisations de gauche manifestent le 1er mai.
La Chine, le Vietnam, le Laos et la Corée du Nord s’inscrivent dans la tradition ouvrière du 1er mai chômé introduit par la IIe Internationale.
En Belgique, le 1er mai est un jour férié national

En Allemagne, le 1er mai est chômé. On porte traditionnellement un œillet rouge à la boutonnière pour la Fête du Travail (Tag der Arbeit).
Cette tradition remonte au 1er mai 1890.
En Italie, la fête a été supprimée au cours de la période fasciste qui a préféré célébrer la fête du Travail italien (Festa del lavoro itali ano) le 21 avril, soit à la date de la Natale di Roma, jour supposé de la fondation de Rome mais a été restaurée peu après la fin de la guerre, en 1945.
En 1920, la Russie bolchévique décide que le 1er mai sera désormais chômé et deviendra la fête légale des travailleurs.
Le pape Pie XII institue en 1955 la fête de saint Joseph artisan, patron des travailleurs, célébrée le 1er mai.
Cette fête disparaît en France dans les années 1950 et 1960, les défilés étant interdits lors des guerres d’Indochine et d’Algérie. Le 1er mai 1968, la CGT organise une grande manifestation dans les rues de Paris alors que l’agitation gagne les facultés et le pays…
Des manifestations syndicales, voire intersyndicales ou unitaires (selon les années, les revendications et les mouvements sociaux en cours), ont lieu dans les grandes villes de France, le 1er mai, les plus importantes d’entre elles ayant traditionnellement lieu à Paris.
Le 1er mai, avant d’être la journée des travailleurs, était célébré en Europe par divers peuples respectueux de leurs coutumes comme :
– l’Arbre de Mai.
– le Muguet de Mai
– la fête celtique du Renouveau