Julie Ladret – Ôte-moi d’une foi

Ôte-moi d’une foi
Jette-moi un doute en pâture 
Que je me repaisse de tes délires 
Moi qui n’ai d’yeux que pour ouir le sel de tes mains
Toi qui ne peux et se doit d’exister

Je mire ta beauté rocambolesque
Politiquement incorrecte 
Arrachée à la serpentueuse vie 
Dilettante de l’ovni-pensée 
J’aspire à ton aventureuse présence

Toi qui miroites mes faits et gestes dans les écailles de tes eaux
De jour, j’omets de te pêcher 
De nuit, je t’acte à l’hameçon 
Noyée dans la sempiternelle source
Variablement intarissable

Tu es souhaitable du reste 
Tu es l’invraisemblance de l’ordinaire 
L’extravagance du nectar 
L’extraction d’une abeille 
Pollinisée non colonisée 
J’assume tout de toi

D’un cou caressé d’un coup 
Ébahie de douceur 
Assaillie de motions
Tu es d’une beauté pareille à toute censure
Brutale et partielle, 
Sensuelle non consensuelle 
Retranchée dans l’unique parcelle ovale qui t’ėchoit.

Tel un amas d’écume mousse au hasard de mes côtes
Tu décrètes ma ferveur
Tu feins de jouir sur le sable échoué de ma naissance 
Tu secrètes mon coeur
Car des leurres, tu agglomères un château sans cesse éloigné de ma rive.
Et sans ta romanesque étoile étreinte ailleurs dans d’autres nuits,

dans d’autres draps bien plus beaux,
Tu traverses un océan d’apnées à la rime rageuse

Tu t’écris bien toute seule, sans gémir
 » Õrage, ôde des espoirs, balaie devant mon antre,

crabes et autres pincées de sel! « 

Seul le silence te soufflera 
Tu es d’une beauté rocambolesque
Défiant la pesanteur des lois 
Défiant le sous-vide de la survie
Armée d’une lyre de bord
Tu vogues haut

Dans mes hantises, tu prêches l’improbable 
L’absence existentielle de mon corps
Ou l’existence absentée de mon âme

Je tisse ta bouche d’un poème
Et admire sa lente combustion dans tes yeux 
J’hume la cendre de tes mots

A défaut, je te servirai à des fins inutiles

Ôte-moi d’une foi et jette-moi un doute 
Que tout demeure ainsi
Sois belle mais bottée de folie 
A recouvrir des lieux inassouvis 
Si je ne puis vivre de ton pain aux vers
Vas vers mon point
Sors mes ailleurs
Et délecte-moi d’une mort meilleure 
poétiquement correcte

Julie

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