Arriverons-nous à nous débarrasser de ces faux dieux que sont l’argent, le pouvoir et le sexe qui guident l’humanité et qui avilissent et asservissent nos sociétés ?

1 – L’argent : le dieu des dieux !
Dans les sociétés matérialistes, capitalistes où le profit est loi, il a su prendre la place de la religion. On ne va plus à l’église mais on va à la banque ! On ne se réfère plus aux évangiles pour prendre une décision mais aux conseils de son banquier ! L’homme est devenu dépendant de l’argent : son apôtre, son dieu ( « God is money »). Celui qui est en manque d’argent est rejeté par la société, marginalisé, « excommunié ».
L’argent devenu dieu, drogue et opium du peuple, faut-il s’en débarrasser ? Oui si l’on veut une société plus juste, plus harmonieuse.
Diverses expériences passées ou actuelles ont été réalisées en supprimant l’argent de l’économie du pays, de la région ou de la communauté : les expériences d’autogestion réussie en Catalogne entre 1936 et 1939, pendant la guerre civile, ont démontré que l’on pouvait échanger des services sans que l’argent circule et cela a bien fonctionné !
D’autres exemples (Kibboutz en Israël, communautés amérindiennes, éco-sociétés en Europe… ) sont autant d’exemples qui accréditent la thèse qu’il est possible de construire une société viable sans argent.
De nos jours, de plus en plus de groupes utilisent le troc, l’échange de services en supprimant l’argent comme monnaie d’échange et réinventant une autre économie. Ces systèmes mis en place depuis quelques années connaissent un développement certain : crise oblige !
Face à l’individualisme au gaspillage, à la destruction de la planète, à la société de consommation, le covoiturage, les économies d’énergie, le partage des connaissances, le recyclage, l’entraide, la suppression de l’argent par le troc, la coopérative….
A Paris, à Bordeaux et bientôt dans toute le France les » Accorderies » voient le jour : ce sont des groupes de personnes échangeant des services entre elles, l’argent est exclu : des travaux de couture contre des cours de français, du Tango contre des gardes d’enfants, des travaux de menuiserie ou plâtreries contre de la cuisine…
La crise pousse les individus à s’unir, à trouver d’autres moyens d’échange pour mieux vivre, mieux consommer.
L’humanité est condamnée à s’entendre si elle ne veut pas disparaître.
Les banques, avec les crises financières, leur despotisme, les faillites en chaîne, avec toutes les conséquences dramatiques pour les pays « déclassés » comme la Grèce ou l’Espagne, ont montré leur limites mais surtout leur nocivité et leur dangerosité. Ces grands intérêts financiers sont capables à eux seuls de mettre à genoux les plus puissants des États, de faire souffrir les peuples, de déclencher des guerres (révoltes sociales)
Il est plus que temps de faire plier ces lobbies de l’argent, de moraliser la finance, d’endiguer ce pouvoir absolu qui n’est et ne sera jamais au service du plus grand nombre !

2- Le pouvoir
Un autre faux dieu : le pouvoir.
Commander, diriger et pour faire quoi ?
Le pouvoir sous quelque forme qu’il prenne oublie vite l’intérêt général pour se tourner vers des intérêts particuliers : banques, États, armée, carriérisme, etc.
Le peuple dépossédé de son pouvoir, de son autorité suprême, ne peut que constater l’échec de cette délégation, et exprimer sa déception soit dans la rue, soit dans les urnes.
Donner à autrui le droit de gouverner, de décider, de penser à sa place, à la place de la majorité, du peuple, de faire des choix pour lui est une aberration intellectuelle, politique et sociale !
Du pouvoir vertical passons au pouvoir horizontal !
Réapprenons la démocratie et la gestion des affaires du pays au plus près des citoyens !
Il existe des exemples très parlants : des peuples, des sociétés ont pris en mains leur destinée en s’organisant et en se débarrassant de pouvoir corrompu ou incapable : C’est le cas de l’Islande qui a refusé de vivre le « diktat » imposé par ses dirigeants, en réécrivant une nouvelle constitution, sauvant ainsi les Islandais d’une faillite certaine !
Partout, des groupes économiques sociaux s’organisent sans directeur, sans autorité supérieure, en « auto-gestion », partageant équitablement bénéfices et responsabilités et ne laissant à aucun individu le droit de décider pour eux !
Ainsi nos démocraties nous ont montré leurs limites.
Au pouvoir « d’en haut » proposons le pouvoir « d’en bas « !
Remplaçons quelques décideurs par des assemblées de citoyens, des comités, des conseils élus.
Ainsi éviterons-nous l’amertume et la colère des masses qui à force d’isolement et de désespoir, après avoir accepté d’essayer toutes sortes de systèmes politiques économiques et sociaux ne finissent par se jeter dans la gueule du loup (la dictature) ou n’empruntent la voix de l’abstention.

3- le sexe
Le troisième pouvoir
Depuis que le monde est monde l’argent et le sexe guident le monde (proverb )
Entendons-nous bien nous parlons ici de sexe et non d’amour (nous aborderons ce sujet plus tard) c’est-à-dire de ce désir physique « tarifé » d’une façon ou d’une autre (argent, faveur, avancement, cadeau d’affaire).
Nul ne peut nier que certain(e)s réussissent à obtenir des avantages grâce à des échanges physiques consentis. Cela remonte à la nuit des temps. Cléopâtre, elle-même n’hésita pas à jouer de ses atouts pour sauver son royaume de la domination romaine.
De nos jours, lors de dîners d’affaire la pratique qui consiste à « offrir » à ses partenaires financiers une « escort » ( call-girl ) pour la soirée, voire plus, se fait au grand jour et en toute légalité…
Hypocrisie de certain(e)s que de dénoncer ces pratiques aujourd’hui, lors qu’ils ont fermé les yeux et les oreilles durant des décennies.
Pratique ô combien détestable qui transforme le corps de la femme et donc la femme, en une marchandise, un objet, un cadeau monnayable.
Pour certaines femmes le corps et l’esprit sont dissociables. Ainsi dans certains pays, dans certaines cultures ou religions le corps vierge de la femme appartient à son époux. Elle n’en dispose pas.
Certaines femmes dissimulent leurs corps sous d’épais vêtements qui les couvrent de la tête aux pieds au nom de telle religion. D’autres se voient interdire le maquillage ou la » mini-jupe » par leur conjoint…
Bref, dans ces cas-là la féminité est dès lors interdite, proscrite : nul ne doit la voir, la regarder, la séduire.
Au Moyen-Age, dans nos pays occidentaux, le seigneur avait « droit de cuissage » sur ses sujets féminins : autrement dit il était le premier à coucher avec la jeune mariée. Là encore son corps n’appartenait pas à la femme mais à son seigneur et maître et ensuite à son mari, son second maître.
Tant qu’hommes et femmes n’auront pas admis que l’identité est une et que le corps et l’esprit sont indissociables, nul doute que certains en profiteront pour utiliser ce corps comme objet de désir, comme propriété privée, comme méthode d’avancement.
Bien qu’il ne s’agisse que d’une faible proportion de femmes qui se prostituent mais à ces malheureuses économiques il faut ajouter toutes les femmes soumises aux cultures, aux dictatures, aux familles, aux hommes qui les oppressent et qui leur enlèvent toute liberté, toute dignité.
En France, en 2016, 123 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon.
La lutte n’est donc pas encore finie et continuera jusqu’à ce que les femmes obtiennent le respect et les mêmes droits que les hommes.
La prostitution sociale existe bel et bien au travail, en politique, dans les Arts, le Cinéma…partout ou presque ! Et si bien des femmes sont prêtes à tout pour arriver à leur fins (doit-on ici parler de prostitution ou d’arrivisme ?), d’autres sont victimes de harcèlement, voire d’agressions sur leur lieu de travail.
La promotion canapé est-elle condamnable ? Peut-on « vendre » son corps pour obtenir des faveurs ? Oui, car les femmes qui se livrent à cette pratique nuisent à leur dignité et à celles des femmes qui se battent pour un statut égalitaire Homme/femme et non car chacune est libre de disposer de son corps comme elle l’entend !
Dieu que cela est complexe !
L’argent, le pouvoir et le sexe guident le monde depuis des lustres, pour autant l’humanité en est-elle plus heureuse ? Tous les êtres humains bénéficient-ils d’une vie décente ? L’éducation est-elle destinée à tous ? Et la santé, la sécurité sont-elles un droit garanti à tous les hommes et femmes ? Vit-on réellement confortablement de son travail ? Nos politiques sont-ils des exemples ? La réponse appartient à chacun d’entre-nous, pour ma part c’est non ! Alors l’homme est-il condamné à vivre malheureux et exploité ?…

4-Le féminisme ( petite digression nécessaire )

Dès le Moyen-Age, la poétesse Christine de Pisan est la première à dénoncer la misogynie, puis en 1791, Olympe de Gouges rédige la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne et demande les mêmes droits civils que ceux accordés aux hommes (elle sera guillotinée en 1793).
La seconde partie du XIXe siècle et le début du XXe siècle verront l’explosion d’un féminisme engagé politiquement, que ce soit avec les suffragettes d’Emmeline Pankhurst en Angleterre – fondatrice de l’Union nationale pour le suffrage féminin (National Union of Women’s Suffrage) – ou les partisanes d’Hubertine Auclert, en France, toutes réclament l’égalité des droits hommes/femmes et parmi ces droits celui de vote.
Alors que la Russie en 1917, l’Angleterre en 1918, l’Allemagne en 1919 et les USA en 1920 accordent le droit de vote aux Femmes la France traîne des pieds et bien que la proposition de René Viviani et Aristide Briand concernant le droit de vote des femmes soit votée par l’Assemblée Nationale elle est rejetée par le Sénat en 1922. Il faudra attendre 1945 et le Général de Gaulle pour qu’enfin on accorde ce droit aux femmes françaises.
Dans les années 1960-1970, le féminisme connaît un second souffle sous l’influence de Simone de Beauvoir, Giséle Halimi (1971 : le manifeste des 343 pour le droit à l’avortement) ou encore Christiane Rochefort et Monique Wittig qui, le 26 août 1970, créent le MLF (Mouvement de Libération de la Femme) sans oublier bien sûr Simone Veil qui sera à l’origine de la loi sur l’avortement en 1974.
Puis avec les années 80 c’est au tour d’Élisabeth Badinter, Benoite Groult ou encore Yvette Roudy, alors Ministre des Droits de la Femme de 1981 à 1986, de prendre la relève et de lutter pour l’égalité des droits hommes-femmes et notamment dans le monde du travail avec la loi sur la parité, dite loi « Roudy » le13 juillet 1983.
Aujourd’hui, avec les récentes affaires d’agressions sexuelles dans le monde du cinéma, de la mode, de la politique, du travail, la parole des femmes se libère grâce en partie au courage de celles qui osent enfin dénoncer les harcèlements et agressions subies (la robe noire des actrices lors des derniers Golden Globes pour défendre le droit des femmes face au terrorisme machiste, les prises de paroles des victimes qui n’hésitent plus à porter plainte ) mais aussi aux réseaux sociaux ( « Balance ton porc » sur Twitter par exemple ), le mouvement féministe prend un nouvel essor, certes beaucoup moins intellectualisé que les combats d’hier mais bien plus virulent, la parole s’étant à la fois libérée et décuplée.