Serge Granjon – Le Sacré Coeur stéphanois – La chapelle votive

Onze ans avant celui de Montmartre, un Sacré-Cœur stéphanois s’offrait à l’Adoration perpétuelle. Sitôt survenues, trois franciscaines d’Angers s’y consacrèrent dès juin 1874. L’archevêque de Lyon s’en félicita, autant que les fidèles venus prier continuellement.

Le sanctuaire ouvert au couvent provisoire, installé dans une maisonnette rue de l’Alma, s’était bientôt révélé trop étroit devant tant de dévotion. En janvier 1883 les Sœurs l’abandonnèrent pour prendre possession rue Buisson, d’un monastère à demi construit. Une pièce de l’édifice leur servit d’oratoire.

Mgr Foulon

Le jeudi 2 octobre 1880, pour le vingtième anniversaire du Vœu de la Ville, Mgr Foulon, le prélat du diocèse de Lyon, vint mitre en tête et crosse en main, bénir la première pierre de la chapelle définitive. La présence du recteur du proche collège saint-Michel rappelait la culte des Jésuites envers le Sacré-Cœur, et celle du gardien des Capucins leur étroite parenté avec les Franciscaines de Sainte-Marie-Des Anges, aux côtés de la Supérieure, une fois encore arrivée d’Angers.

LES PIERRES CRIERONT

A travers cloîtres et jardins, la procession se dirigea vers un échafaudage soigneusement agencé, qui tenait en l’air un énorme moellon marqué de cinq croix. L’archevêque de Lyon scella, dans l’excavation prévue, une boîte de plomb renfermant le procès-verbal de la cérémonie, quelques pièces de monnaie et médailles commémoratives.

Il prit place sur une estrade, entouré de son clergé, et l’abbé Geay, curé au Sacré-Cœur à Lyon, prêcha devant les fidèles. Il développa un texte de l’Ecriture : « lapides clamabunt « ( les pierres crieront ). Cri de reconnaissance à la ville de Saint-Etienne, qui voulut ériger un monastère, et aux bienfaiteurs qui l’avaient réalisé. Il persuada l’assemblée que la nouvelle chapelle serait un foyer « d’adoration, d’expiation, de préservation et de conversion «.

Puis il rappela les origines de l’église du Sacré-Cœur à Paris, évoqua pour finir la promesse des Stéphanois après l’assassinat du préfet de l’Espée, d’ériger dans la ville une église au même culte. La fougue de l’apologie fit oublier une date primordiale : le Vœu de la Ville remontait au 2 octobre 1870, alors que le préfet mourut presque six mois plus tard, pendant la Commune.

Le 1er juillet 1893, avait lieu la bénédiction de la chapelle, tout entière en scories d’usines de la ville. Ce fut en présence du père Jean Chrysostome et, de retour, l’abbé Geay tonna contre la puissance du mal actuel. Il s’écria : « dire qu’il y a trop d’églises dans une cité, c’est comme si l’on disait qu’il y a trop de forteresses sur les sommets des Vosges et des Alpes. «

Vingt et un ans s’écoulèrent. La ligne bleue des Vosges se fondit aux rives de la Marne… » ce vœu que nos familles ont fait en 1870, nous le renouvelons aujourd’hui dans des circonstances analogues ». Saint-Etienne le 8 septembre 1914.

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Ce fut, un peu, le troisième Vœu de la Ville.

Ainsi s’achève, l’histoire du Sacré-Cœur stéphanois. Dès la semaine prochain découvrez « ces grands hommes de Ferdinand de Lesseps à Gustave Eiffel, qui sont venus dans notre belle cité.

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