Les belles expressions françaises : réchauffer un serpent dans son sein

 » Réchauffer un serpent dans son sein  » …Faites du bien à un ingrat vous êtes sur qui vous le pas de la façon que vous l’envisagiez ! Autrement dit Élever, protéger, assister une personne qui trahira, ruinera un jour celui ou celle qui lui vient en aide.

Il est une fable de La Fontaine  » le villageois et le serpent « qui explique comment un brave paysan voyant un serpent engourdi par le froid, proche de la mort, le prend, le porte en sa demeure, le réchauffe et qui dès qu’il a repris vie tente de le mordre ! Et bien c’est exactement cela réchauffer un serpent dans son sein…Donc soyons prudent lorsque vous aidons des personnes qui peuvent se révéler déplaisantes, dont il faut se méfier pour éviter les coups bas !

LE VILLAGEOIS ET LE SERPENT – Jean de la Fontaine

            Esope conte qu’un Manant, (1)
            Charitable autant que peu sage,
            Un jour d’hiver se promenant
            A l’entour de son héritage, (2)
Aperçut un Serpent sur la neige étendu,
Transi, gelé, perclus, immobile rendu,
            N’ayant pas à vivre un quart d’heure.
Le Villageois le prend, l’emporte en sa demeure;
Et, sans considérer quel sera le loyer (3)
            D’une action de ce mérite,
            Il l’étend le long du foyer,
            Le réchauffe, le ressuscite.
L’animal engourdi sent à peine le chaud,
Que l’âme lui revient avecque la colère.
Il lève un peu la tête et puis siffle aussitôt,
Puis fait un long repli, puis tâche à faire un saut
Contre son bienfaiteur, son sauveur, et son père.
Ingrat, dit le Manant, voilà donc mon salaire ?
Tu mourras. A ces mots, plein d’un juste courroux,
Il vous prend sa cognée, il vous tranche la bête;
            Il fait trois serpents de deux coups,
            Un tronçon, la queue et la tête.
L’insecte (4) sautillant, cherche à se réunir,
            Mais il ne put y parvenir.
            Il est bon d’être charitable,
            Mais envers qui ? c’est là le point.
            Quant aux ingrats, il n’en est point
            Qui ne meure enfin misérable.

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